Le normal n'est pas un thème qui appartient à la psychanalyse.
C'est pourquoi la psychanalyse, avec Freud, s'est penchée avec intérêt sur ce qui diffère des comportements dits «réglés», notamment à travers les questions sexuelles.
La psychanalyse a alors pris en compte les incohérences du sujet, non pour les corriger mais pour leur donner un sens singulier.
Ainsi, elle se distingue d'une doctrine qui distribuerait les bons et les mauvais points pour ce qui est à faire ou non.
Et c'est bien à cause du corps que cette discipline est née.
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La psychanalyse porte sur l'inédit, ce qui échappe, ce qui creuse nos acquisitions bien régulées, ce qui déborde ou au contraire ce qui peine à se dire.
Ma sidération devant ma hiérarchie quand elle m'insulte à bas bruit, remettant en cause mes aptitudes.
Que puis-je faire de ces «dérives».
En toute sincérité, je trouve formidable qu'il soit possible de se guérir de symptômes en suivant à la lettre un protocole.
Cette idée d'une mécanique à rafistoler comme un vulgaire moteur encrassé retire toute la part d'énigme du symptôme, l'ampute de la connaissance qu'il peut nous offrir de nous-mêmes.
Cette équipe, c'est celle de l'inconscient.
Je pourrais le dire autrement: d'une part l'équipe de la gagne, qui voit une solution à tout problème, et, d'autre part, celle de la perte, qui crée des problèmes en série et tombe dans le tourbillon des questions sans réponse.
Ce qui m'interroge le plus ici, c'est la façon dont le collectif souhaite organiser la vie et comment, à tous les niveaux de la société, le positif est encouragé, laissant sur le bas-côté le négatif.
Être authentique, fidèle à soi-même si tant est qu'il soit possible de se définir: transparent, honnête, productif, créatif, inspiré, inspirant, beau, moche, mais le revendiquer; gros, à condition de le clamer, flemmard, si c'est assumé.
Se chercher, se trouver, se pardonner (de quoi?), s'accepter (pourquoi?) et non s'enliser, se perdre, errer (sauf si c'est pour en faire un blog de voyages et d'expériences).
C'est ça, l'inconscient.
Parfois, il se range dans un tiroir parce que l'image ne vaut pas la peine d'être représentée à cet instant de la vie.
À cause du coup dur qu'elle risque de provoquer, du coût psychique qu'elle menace d'engendrer.
Beaucoup se disent qu'ils aimeraient une solution toute faite à leur disposition pour mettre fin à leurs malheurs.
On cherche davantage à guérir un comportement qu'à comprendre un patient et ses besoins propres.
Pour votre bien, vous penserez chaque matin à vos troubles obsessionnels compulsifs et, au lieu d'ouvrir la porte seize fois, vous ferez trente-quatre pompes, ce qui vous permettra en plus de perdre un peu de ce poids que vous avez en trop.
C'est certain.
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