C'est l'hypothèse redoutée par l'Inserm qui indique dans un rapport ce lundi que le variant britannique représentait 1,4% des contaminations détectées en France lors de la première semaine de janvier, estimant qu'il deviendra dominant "entre fin février et mi-mars". .
L'institut prévient par ailleurs que "les nouvelles hospitalisations hebdomadaires devraient atteindre le niveau du pic de la première vague (environ 25.000 hospitalisations) entre mi-février et début avril, en l’absence de mesures".
"Une augmentation de 50% de la transmissibilité retarderait la date de dominance d'environ deux semaines (...) Dans le meilleur des cas et en supposant une augmentation de 50% de la transmissibilité des COV, nous atteindrions le pic d’hospitalisations de la deuxième vague d’ici fin mars, si aucune intervention n’était mise en place.
Le niveau des hospitalisations du pic de la première vague serait atteint environ une semaine plus tard.
À noter tout de même que ces projections ne prennent pas en compte le nombre de personnes vaccinées, encore jugé trop limité pour ralentir efficacement l'épidémie.
Enfin, ces dernières sont focalisées sur le variant britannique et ne prennent pas compte le variant sud-africain dont plusieurs cas ont été recensés sur le territoire, et qui pourrait nuire à l'efficacité des vaccins élaborés pour contrer la pandémie de Covid-19.
Dimanche déjà, l'épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique, avait estimé lors de l'émission Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro qu'une "poussée" de l'épidémie de Covid-19 est probable en mars, avec l'arrivée en France de nouveaux variants du coronavirus.
"Avant que le variant commence à faire parler de lui-même - et selon les scénarios qu'on a aujourd'hui c'est plutôt au mois de mars que sa poussée devrait se faire sentir -, eh bien il faut vider justement ces lits d'hôpitaux et ces lits de réa(nimation)", a-t-il ajouté.
Il a rappelé que le Royaume-Uni, avant l'apparition d'un variant en novembre, maîtrisait à peu près l'épidémie, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui.
En France, "ce qui est vraiment embêtant, c'est qu'on part avec un niveau d'occupation des lits qui est très élevé, en cette fin de deuxième vague", selon lui.
"C'est une bascule inéluctable", avait dès jeudi indiqué le Pr Bruno Lina, qui coordonne au niveau national la cartographie de sa circulation, avançant lui aussi que le "mutant" britannique devrait dominer dans deux à trois mois en France.
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