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Le plus vieil "iguane" d’Afrique ne l'était finalement pas : un cas d'école de la méthode scientifique en marche - Sciences et Avenir

Le plus vieil "iguane" d’Afrique ne l'était finalement pas : un cas d'école de la méthode scientifique en marche - Sciences et Avenir

Le plus vieil
Nov 22, 2022 4 mins, 46 secs

Sciences et Avenir.

Le plus ancien iguanien d’Afrique, Jeddaherdan aleadonta, a été décrit en 2016 dans la revue Royal Society Open Science.

De lui, il ne restait en tout et pour tout qu'un fragment de mâchoire inférieure provenant du Maroc.

Malgré les résultats enthousiasmants de 2016, Romain Vullo, paléontologue à l’Université de Rennes 1 et auteur principal de la présente étude explique à Sciences et Avenir ne pas avoir "été vraiment convaincu par l'interprétation fournie par les auteurs de l'article décrivant ce spécimen comme appartenant à un nouvel Iguania du Crétacé", les iguaniens étant un groupe incluant les iguanes, les caméléons et d'autres lézards.

Et pour cause "le spécimen a été collecté en ramassage de surface par le paléontologue français René Lavocat dans le site de Gara Tabroumit (sud-est du Maroc), au début des années 1950, lors d'une de ses expéditions dans la région des Kem Kem pour y collecter des restes de vertébrés crétacés" confie-t-il à Sciences et Avenir.

Cela pose un problème : "Un assemblage récolté en surface pouvait contenir certains 'intrus' et l'hypothèse que ce fragment de mâchoire provienne d'un lézard quaternaire (entre 2,58 Ma et aujourd’hui, ndlr) - du genre Uromastyx, commun dans cette région du Maroc - devait absolument être testée' a souligné Romain Vullo.

C'est dans cette région que se trouve les "Kem Kem" et qu'a été découvert le fragment de "Jeddaherdan aleadonta".

Le plus ancien iguanien d’Afrique, Jeddaherdan aleadonta, a été décrit en 2016 dans la revue Royal Society Open Science.

De lui, il ne restait en tout et pour tout qu'un fragment de mâchoire inférieure provenant du Maroc.

Malgré les résultats enthousiasmants de 2016, Romain Vullo, paléontologue à l’Université de Rennes 1 et auteur principal de la présente étude explique à Sciences et Avenir ne pas avoir "été vraiment convaincu par l'interprétation fournie par les auteurs de l'article décrivant ce spécimen comme appartenant à un nouvel Iguania du Crétacé", les iguaniens étant un groupe incluant les iguanes, les caméléons et d'autres lézards.

Et pour cause "le spécimen a été collecté en ramassage de surface par le paléontologue français René Lavocat dans le site de Gara Tabroumit (sud-est du Maroc), au début des années 1950, lors d'une de ses expéditions dans la région des Kem Kem pour y collecter des restes de vertébrés crétacés" confie-t-il à Sciences et Avenir.

Cela pose un problème : "Un assemblage récolté en surface pouvait contenir certains 'intrus' et l'hypothèse que ce fragment de mâchoire provienne d'un lézard quaternaire (entre 2,58 Ma et aujourd’hui, ndlr) - du genre Uromastyx, commun dans cette région du Maroc - devait absolument être testée' a souligné Romain Vullo.

C'est dans cette région que se trouve les "Kem Kem" et qu'a été découvert le fragment de "Jeddaherdan aleadonta".

Figure comparant la localisation du fragment tel qu'imaginée en 2016 avec celle sur une mâchoire d'un lézard actuel. On constate que le spécimen de 2016 n'est que le fragment d'une mâchoire plus large, contrairement à ce qui avait été pensé. Crédits : Romain Vullo, Philippe Loubry et Lilian Cazes.

"Les arguments anatomiques relevés sur ce spécimen ont été confortés par la spectroscopie Raman […]" dit Romain Vullo à Sciences et Avenir. Il s’agit d’une méthode non destructrice qui permet de déterminer la composition moléculaire des matériaux.

Les résultats ont montré "[…] que la composition moléculaire de l'holotype (le spécimen original qui a servi à créer l’espèce, ndlr) de Jeddaherdan était bien distincte de celle des fossiles de vertébrés provenant des couches crétacées" déclare Romain Vullo à Sciences et Avenir.

Mais, plus encore, ils montrent que les os des espèces actuelles sont semblables au fragment de Jeddaherdan aleadonta au niveau moléculaire.

Cela révèle qu’il n’est pas possible de dire que le spécimen décrit en 2016 est un fossile de 100 Ma.

Cette mésaventure montre "qu'il y a donc bien eu un mélange, cet assemblage de vertébrés fossiles en grande partie dégagé par l'érosion naturelle ayant été contaminé par des restes récents comme ce petit fragment de mâchoire provenant d'un lézard fouette-queue" déclare Romain Vullo à Sciences et Avenir.

Et d'ajouter que "depuis l'article de 2016 dans lequel fut décrit Jeddaherdan, la communauté scientifique pensait que le grand groupe des Iguania était présent en Afrique dès le Mésozoïque (251 Ma - 66 Ma).

Il faut être sûr de ce que l'on trouve et dans quelles conditions la découverte a été faite" explique à Sciences et Avenir Ronan Allain. "Les données recueillies sur le terrain sont primordiales, et toutes les hypothèses doivent être envisagées lorsque l'on travaille sur des restes isolés, fragmentaires, parfois collectés il y a plusieurs décennies avec peu d'informations" complète Romain Vullo.

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